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- Nos tendres et douces années - Février 2011

Catherine Lara : Interview

Écrit par Romain Decosne

NTDA : Votre nouvel album « Une voix pour Ferré » sort le 14 mars prochain. Chanter Ferré est-ce un passage obligé pour vous?
C.L. : Ce n’est jamais un passage obligé, c’est tout sauf une obligation. Déjà de chanter et ensuite d’avoir choisi Léo Ferré. C’est un des “grands” qui m’a particulièrement touchée. J’ai toujours adoré Léo, ses textes, ses mélodies. Il a vraiment de très très belles mélodies. Et à un moment charnière de ma carrière personnelle qui s’en va vers quelque chose de plus calme, de plus serein, de plus tranquille, j’avais peut être encore quelque chose à dire. Ce n’est peut-être pas le dernier album mais enfin, pourquoi pas ! Je trouve que c’est bien de finir avec Léo. Je n’avais pas l’intention non plus de faire un copier/coller de son travail, ce qu’il a fait lui, il l’a fait mieux que personne. J’avais envie d’emmener Léo dans un autre monde. Mes origines sont espagnoles, je trouve que ses mélodies sont très latines et colorées. Léo est aussi pour moi un chanteur de blues quelque part. Ça m’est venue comme un flash comme on dit ( rire ). Un flash d’information, il était 4h du matin, et je cherchais ce que j’allais faire avec Ferré. J’avais envie d’autre chose et je l’ai entendu comme ça “Avec le temps” au flamenco, je me suis dit voilà, c’est là que j’ai envie d’aller.

 

NTDA : Vous présenterez cet album sur la scène de l’Alhambra les 17 et 18 Juin prochains. Une tournée est-elle prévue après ?
C.L. : Bien sûr, j’en ai d’ailleurs très envie.

 

NTDA : Vous ne manquez pas d’actualité en ce moment : il y a ce nouvel album en mars mais également votre biographie « Entre émoi et moi » qui sort fin février. Vous pouvez nous en dire plus sur ce livre ?
C.L. : Un livre il faut que ça se lise. Comme c’est une autobiographie, je ne vais pas vous raconter ma vie. Le mieux c’est de l’acheter. Je parle de mes études de violons. J’ai beaucoup de chance de faire de la musique, ça ne vient pas tout seul. C’est laborieuse de faire 4 / 5 heures de violon par jour, pendant que les petits copains vont jouer. C’est un peu l’école du courage, il faut du courage, c’est beaucoup de temps de travail, il faut vouloir le faire, je raconte un peu tout ça. Je parle aussi de quelques histoires que j’ai eues dans ma vie, les belles rencontres que j’ai faites.

 

NTDA : On ne peut pas, ne pas vous parler des Enfoirés. Serez-vous présente cette année encore auprès de Coluche ?
C.L. : Je ne peux pas. Je suis là, sur cette belle aventure Age Tendre. Il se trouve aussi que j’ai une vieille maman qui à 97 ans, qui en ce moment, est un peu fatigué et qui a bien besoin de moi. J’aime participer au spectacle des Enfoirés, quand je peux faire la semaine complète, pas juste faire le dimanche et le lundi, pour passer à la télé. Je trouve que c’est important de faire les Enfoirés, pour pouvoir nourrir des bouches. C’est vraiment quelque chose qui me tient à cœur depuis 20 ans mais voilà, c’est juste une petite parenthèse parce que cette année, j’ai trop de choses à faire, j’ai la sortie de l’album, j’ai la sortie du bouquin. On ne peut pas tout faire et mes seuls moments de liberté sont pour ma vieille maman.

 

NTDA : Parmi les quelques titres dévoilés, « Nuit magique » sera repris cette année sur scène. Cela vous fait-il plaisir ?
C.L. : Mais oui très plaisir, comme à chaque fois que l’on reprend l’une de mes chansons.

 

NTDA : En septembre dernier, on a pu vous voir aux côtés de Christophe Willem sur la scène des musik'elles de Meaux. Avec quel artiste de la nouvelle scène aimeriez-vous faire un duo ?
C.L. : J’aime beaucoup Zaz, je trouve que c’est quelqu’un qui a beaucoup d’identité. J’aime les gens qui ne ressemblent pas aux autres. J’aurais bien aimé un duo avec Christophe Maé. Je pourrais faire un duo avec Calogero. Il y en a des artistes intéressants en France ! Ce n’est pas ce qui manque mais j’aime bien toujours faire des duos avec la jeunesse. Mais je n’ai pas envie de faire des duos avec des “papy” (rire) que je respecte bien sûr.

 

NTDA : Si je vous dis : ARAL ?
C.L. : Ça me fait penser à plusieurs choses : un album fétiche qui a été dans le big world aux Etats-Unis. Il s’est vendu à plus de 250 000 exemplaires, ce qui est une grosse réussite pour un album instrumental. C’est aussi l’inspiration d’un parfum. J’ai créé un parfum qui s’appelle « ARAL ». Il est un peu comme les senteurs de la mer. Il m’a été inspiré par maman qui sentait l’ambre solaire quand j’étais môme sur la plage.

 

NTDA : On a appris récemment que vous étiez pressentie pour co-animer l’Eurovision 2011 avec Laurent Boyer, le confirmez-vous ?
C.L. : Oui, oui, je le confirme, j’ai encore eu Pierre Sled au téléphone hier. Je suis ravie de faire ça, ça m’amuse beaucoup. Car j’aime la musique et toutes les musiques. Je pense connaître assez la musique pour en parler. De plus avec Laurent Boyer, ça va être génial, parce que c’est un ami et un brillant garçon. On risque de s’amuser. On va faire ça très légèrement. je ne suis pas un méchant critique, je dirais ce que je pense et ce que je ressens, je ne suis pas là pour démolir les gens (sourire).

Entretien réalisé par Romain Decosne Photo Romain Decosne