Presse-2018-08-La-Provence

Catherine Lara, la musique parle au cœur

 

L'artiste aux tubes "Nuit Magique" et "La Rockeuse de diamant", est ce soir à la Font de Mai à Aubagne, avec le guitariste flamenco Juan Carmona
Par Annabelle Kempff

Catherine Lara - Concert 29 juillet au domaine de la Font de Mai, à Aubagne

Avec sa chevelure blanche éclatante et son violon virevoltant, Catherine Lara a marqué les années 80 et 90 avec ses tubes énergiques. Personnalité passionnée, elle s'est faite plus discrète sur scène ces dernières années, évoquant notamment des problèmes de santé. Au printemps dernier, la musicienne s'est cependant illustrée avec le spectacle Bô, le voyage musical. Ce soir, à la Font de Mai à Aubagne, elle donne un de ses rares concerts de l'été, au côté du guitariste flamenco Juan Carmona.

 

De quoi sera fait votre concert ce soir ?
Catherine Lara : Je ne sais pas trop ce qu'il va se passer. Je pars demain pour les répétitions avec Juan (cette interview a été réalisée vendredi, ndlr). J'ai déjà eu l'immense bonheur de travailler avec lui sur un album, c'est un des meilleurs guitaristes flamenco au monde. Je suis très heureuse de le retrouver sur scène. Je pense que Juan va jouer avec moi sur 3-4 morceaux, dont trois Ferré (Avec le temps, La vie d'artiste, Joli môme) et une très belle chanson arménienne. Ce sera un concert basé sur le partage. Les musiques se mélangent. Elles sont faites pour être mixées.

 

Qu'est-ce qui vous plaît dans ce genre d'aventure ?
Catherine Lara : La musique est en soi une aventure. On ne sait jamais ce qu'il va se passer. On n'a jamais le même public. Ce sont toujours des rencontres. Avec Juan, c'est une aventure d'autant plus intéressante pour moi que Lara n'est pas mon vrai nom - c'est celui de mon arrière-grand-mère -, et que j'ai des origines espagnoles. Je suis donc contente d'aller un peu plonger dans mes racines. Je suis une grande amoureuse du flamenco.

 

Quels sont vos projets à la rentrée ?
Catherine Lara : J'ai fait un spectacle Bô qui a été un gros succès puisqu'on a remporté le trophée du meilleur spectacle musical (aux Trophées de la comédie musicale, ndlr). Ça a été la récompense ultime qui nous permet de le reprendre, du 20 au 27 novembre à Paris. Mais là, je joue essentiellement du violon (elle en est aussi la compositrice, ndlr), je ne chante qu'une chanson. On prépare une tournée en 2019. C'est un très beau spectacle, qui a beaucoup plu aux jeunes. J'ai rajeuni mon public. Moi je vieillis mais mon public rajeunit, c'est génial !

 

Qu'est-ce qui vous a plu dans ce spectacle ?
Catherine Lara : J'ai choisi de le faire parce qu'il y a un peu toutes les disciplines que j'adore : le cirque, la danse, la scénographie... J'aime tout ce qui fait rêver. On amène les gens dans un voyage, dans un formidable ailleurs. C'est écrit par MC Solaar. Il y a des artistes qui viennent de partout, du rap, du cirque, de la danse... Tout ça c'est ce que j'aime !

 

Pensez-vous faire un nouvel album de chansons ?
Catherine Lara : J'ai été contente de faire un disque de violon chez Warner classique. C'était vraiment très haut de gamme, très valorisant pour moi. Peut-être que j'en ferais un autre. Mais, je n'ai pas envie de faire un disque de chansons. Il faut ramer pour passer 30 secondes à la radio... Non ça ne me dit rien ! Les radios ne fonctionnent plus sur les coups de coeur. Tout est fragmenté, programmé, au lieu de recevoir un disque, de l'écouter, de l'adorer et de le passer. Cela n'existe plus. J'ai eu la chance de connaître ça. J'ai eu le bonheur de faire de la musique dans les années 80, 90. Il y avait moins de catalogues, moins d'industrie, moins de tout ça ! Cela ne me donne pas du tout envie. Le métier tel qu'il est aujourd'hui ne m'intéresse pas du tout. La musique, c'est quand même quelque chose qui parle au coeur, rien d'autre. Les gens qui sont dans la salle veulent vibrer, sinon, ils s'emmerdent et ils s'en vont ! Il n'y a que ça qui compte, je suis là pour ça. Et j'y arrive encore, notamment avec ce spectacle Bô. Il n'y a pas d'âge. J'en ai 72 !

 

Vous jouez dans le pays aubagnais, cher à Juan Carmona. Avez-vous des liens avec notre région ? Quels sont vos souvenirs d'été ?
Catherine Lara : Évidemment, c'est une région que j'adore et qui m'est très familière. J'y suis passée de nombreuses fois dans ma vie, vous pensez bien. En fait, j'ai plusieurs coins dans mon monde. J'ai à la fois des souvenirs dans le Nord de la France, avec des plages comme celles du Touquet, de Berck, tout ce coin-là, la baie d'Authie, la baie de Somme, où on avait une petite maison. Mais aussi dans le Midi, où on allait tous les mois d'août. J'ai des souvenirs de Sainte-Maxime, de Saint-Raphaël... Je me revois môme sur ces plages à jouer au volley-ball, avec mes copains. Mes souvenirs d'été sont entre le Nord et le Midi. Ce sont deux paysages différents et tout aussi beaux. Le bleu de la Méditerranée est incontournable, il n'y a rien pour remplacer ça. Et puis, ces plages immenses du Nord qui font des kilomètres de long, ces dunes avec les oyats, où l'on peut marcher des heures ou faire du cheval. C'est fascinant aussi. La beauté de la France est assez incomparable, du Sud au Nord. Et d'Est en Ouest, vous avez raison ! Mon père est Bordelais, donc le sud-ouest, j'adore aussi ! Le bassin d'Arcachon, la Dune du Pilat, le Cap-Ferret, tout ça est tellement beau ! La Bretagne aussi, c'est à tomber par terre ! On n'a pas fini d'arpenter ce magnifique pays.

 

Cet été, vous donnerez quelques concerts...
Catherine Lara : Quelques-uns oui ! Je ne suis pas une grande fana des concerts l'été, avec ces chaleurs... Je n'ai plus la pêche de faire ça. J'aime les concerts l'hiver (rires).

 

Votre été sera donc fait à la fois de détente et de travail ?
Catherine Lara : Oui. Je vais aussi travailler sur la musique d'un feuilleton qui marche très fort, Capitaine Marleau, de Josée Dayan, avec Corinne Masiero. J'ai la chance de faire partie de cette équipe. Comme il y a de plus en plus d'épisodes, il faut aussi assurer sur la musique. Et puis, je partirai en vacances, fin septembre, en Corse, au Cap.

 

Quelle musique écoutez-vous l'été ?
Catherine Lara : J'écoute de tout. Cela peut être Mozart, Beethoven, du rap. N'importe ! Cela peut être aussi des vieilles chansons, Pink Floyd, Dire Straits. La musique, c'est un peu ma nourriture depuis que je suis née.

 

Quel son évoque pour vous l'été ?
Catherine Lara : Quand je pense à l'été, c'est... (elle imite le chant des cigales). Ce bruit-là, me fascine, m'a toujours fascinée, c'est synonyme de vacances. Cela me fait rêver, avec éventuellement un petit rosé bien glacé. Là franchement, ça me suffit, je n'ai besoin de rien d'autre. Je regarde la mer, j'écoute les cigales. J'espère bien avoir (ce soir) avec moi un orchestre de cigales.