1 Espionne – E.Anaïs/C.Lara-C.Engel
2 Dom Juane – E.Anaïs/C.Lara-C.Engel
3 Dernière séquence en extérieur nuit – L.Plamondon/M.Coeuriot-R.Lable
4 Haut les mains – L.Plamondon/M.Coeuriot-C.Lara
5 Flamenrock – E.Anaïs/C.Lara-C.Engel
6 Série noir en ciré noir – C.Lara-E.Anaïs/C.Lara-C.Engel
7 Canicule – E.Anaïs/C.Lara-C.Engel
8 Blues star line – C.Lara-E.Anaïs/C.Lara-M.Coeuriot
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L’album Flamenrock, sorti en 1984 (label Tréma), conjugue rock puissant et ambiance de film noir façon espionne, porté par une esthétique à la fois intense et élégante. Les textes, majoritairement signés Élisabeth Anaïs et Catherine Lara, explorent des thèmes de séduction, dualité et passion dans des titres comme Espionne, Dom Juane, Flamenrock, Haut les mains ou Canicule.
L’inspiration gît dans le mélange du flamenco et du rock, une fusion empreinte de sensualité et d’énergie contenue, affirmant l’image d’une femme forte, séduisante et mystérieuse. Réalisé en collaboration avec Michel Cœuriot, l’album marque une étape audacieuse dans la carrière de Lara, après le succès de La Rockeuse de diamant.
« Je trouve que ce qu’il y a de plus fabuleux dans l’amour, c’est la séduction :
le moment où il ne s ’est encore rien passé, et où tu ne sais pas quoi faire pour être au mieux de ta forme et au plus beau.
Ce que j’aime c’est plaire ! Après cela devient autre chose… »
Catherine Lara.
Ciré noir du polar en série noire…Dom Juane : « Ma mère est une grande amoureuse, mais pas une femme câlin et ça m’a un peu manqué. J’ai réglé mes comptes avec ça. Ce côté affectif, je l’ai cherché plus tard et je l’ai retrouvé autrement » Catherine Lara (Chorus) « Comme un besoin de rattraper ces moments de tendresse ratés »… là aussi tout est dit !
« Je l’ai écrit en 15 jours avec Claude Engel.
Et il a fallu 350 heures pour le réaliser.
Après les 80 concerts de l’été dernier devant des mômes qui gueulaient »
Catherine Lara
Cet air bravache sur la pochette, un visage de revanche, pourquoi ? Un album qui sent la décision délibérée et pas trop la tripe. Une éclaircie pourtant : « Canicule », Lara telle qu’en elle-même, le désir d’avant le plaisir, l’accalmie d’après. C’est écrit moite par Elisabeth Anaïs : « Quand ta peau laisse dans l’ombre un goût de vanille. Quand nos corps se fondent dans une rue de Manille ». La satiété du tropique tropical… une pincée de cannelle dans la gorge.
Sylvie Coulomb Chanson Magazine 1985
Après le cuir noir de la « Rockeuse de diamants », Catherine Lara endosse le ciré noir du polar de série noire. Les titres de ses nouvelles chansons (dues à la plume d’Elisabeth Anaïs) en évoquent en effet la mythologie : espionne, Dom Juane, hold-up, obscurité, blues, canicule dans une rue de Manille. Eclairage blafard de la pochette, lettres jaunes sur fond noir au verso, dans les mêmes caractères que les couvertures de la fameuse collection de chez Gallimard… L’illusion est parfaite.
Pourtant, cette habile mise en scène ne semble être qu’un artifice pour se raconter avec une certaine pudeur. Espionne, agent double, pour dire contradictions, dons de caméléon, comme tous les bons gémeaux. Dom Juane pour dire « Cruelle jusqu’au bout des larmes / mais aussi fragile qu’une femme ». Hold-up, pour vérifier si l’on marche à son sens de l’humour ou si l’on appelle au secours. Flamenrock pour « voir au fond des yeux / l’éclat du feu / la rage et la peur / au font du cœur ».
Energie et tendresse, violence et amour, musique et danse, angoisse et humour, rage et déduction, Catherine est tout cela à la fois, et tout cela est évoqué avec adresse et esprit dans cet album. La réalisation musicale de Michel Coeuriot est à la hauteur du sujet. Ecouter la guitare, les chœurs et l’émotion de « Dom Juane », vibrer aux pulsions cuivrées de « Haut les mains », un kidnapping où beaucoup de victimes seront consentantes.
Erwan Le Tallec Paroles et Musique 1985
Dernière union en date consacré par cette rockeuse à la griffe musicale inattendue, celle du rock et du flamenco, télescopage dans son dernier album « Flamenrock ». Claquettes, hidalgos, soie noire, sombrero et passionnaria en furie. Catherine Lara aime les déguisements aux parfums d’aventure :ceux d’héroïne de série noire, de Don Juane, d’espagnole exaltée.
Xavier Jacquard
Le soir Illustré 1985
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